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Démarche artistique

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"Un savant mélange entre la démarche d’un artiste et l’esthétique d’un petit artisan"

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Retour historique sur la différence entre artiste et artisan

 

Même si aujourd’hui, il est courant de séparer de manière très distincte l’artiste et l’artisan, cela n’a pas toujours été le cas.

 

A l’origine, l’artisan pratique un art, dans l’antiquité le sculpteur, le potier et le poète étaient tous des hommes de l’art.

C’est au 18ème siècle que l’artisan se sépare de l’artiste et au 19ème siècle, avec l’avènement de l’ère industrielle que l’artisan se distingue cette fois de l’ouvrier. Le simple exécutant devient un « ouvrier ».

 

L’artiste pratique les beaux-arts, l’artisan pratique les autres.

Même si artiste et artisan se rejoignent, l’artisan a l’idée de ce qu’il veut obtenir et respecte une procédure planifiée qui l’aide à mettre à exécution son plan.

 

La démarche de l’artiste au contraire, c’est d’avoir une intuition de ce qu’il veut faire mais de ne pas savoir à l’avance ce que sera son œuvre.

Comme le dit le philosophe Alain à propos de l’artiste, « L’idée lui vient au fur et à mesure qu’il fait ». Il y a donc dans la démarche de l’artiste une part de hasard et d’improvisation qu’on ne rencontre qu’à un degré minime dans le travail de l’artisan.

 

"La démarche artistique dans la création d’un violon Névéol"

Dans sa démarche d’artiste musicien et compositeur, M.Névéol essaye toujours de donner un côté magique à ses créations.

Un violon ne provient pas de nulle part mais exige un effort et une patience.

Ses productions en tant qu’artiste ne peuvent dispenser d’un travail parfois long et pénible.

 

Dès la matière première, il faut s’exprimer.

Pour M.Névéol, il n’y a pas de bon ou de mauvais bois ou pour reprendre un adage qui lui a si souvent été cité : il n’y a qu’une plus ou moins bonne façon de les utiliser.

 

A défaut de choquer, M.Névéol se retrouve dans une démarche simple, sincère et n’hésite pas à dénoncer la course aux meilleurs bois, soi-disant les plus beaux, les plus vieux, les plus secs ou les plus chers possibles car il y a bien là un acte purement mercantile et clairement commercial. C’est bien cette promotion dramatique des bois correspondants à des canons esthétiques et techniques qui enferme le luthier dans un discours et une mode, malgré lui.

 

Cela éloigne l’artisan en tous points de l’essentiel de son élan créateur.

Il en est de même pour cet enfermement de la cote totalement standardisée des violons. Elle est entretenue pas certains luthiers et marchands d’instruments, comme si les violons ayant une longueur de caisse légèrement supérieure de quelques millimètres n’avaient pas lieu d’exister et de prendre une place légitime dans le panthéon de la famille des plus beaux instruments à cordes frottées.

 

Cette standardisation dramatique, concernant la dimension des instruments est un frein considérable à l’épanouissement artistique des luthiers ; Mathieu Névéol a décidé de s’en affranchir.

 

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Influence de la technique sur l’esthétique et la sonorité d’un violon Névéol

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Après des études aux Etats-Unis qui l’éloignent du carcan d’un enseignement  traditionnel et scolaire, M.Névéol s’intéresse de près aux différentes techniques et écoles de lutherie. Il s’inscrit d’une certaine façon dans la tradition artisanale italienne concernant la fabrication des éclisses (moule à l’italienne et non à la française) mais également dans l’incrustation des filets qui sont façonnés une fois la caisse d’harmonie fermée. La finition des ragreyures et des voutes est effectuée sur chaque instrument, caisse fermée.  

Tout  cela, dans l’unique but de se rapprocher d’un idéal sonore.

 

Le marché de l’art, toujours aussi mouvant, montre à quel point la performance n’est pourtant pas un but en soi. De nombreux instruments italiens prestigieux sont souvent "mal fabriqués" mais détiennent encore le monopole d’une sonorité d’exception couplée à un très beau vernis.

 

Conclusion

Totalement détaché des règles de l’art, Mathieu Névéol fabrique ses violons et altos en artisan-artiste indépendant au service de la musique et toujours à la recherche d’un son, d’une voix.

 

En opposition à certains grands maîtres luthiers, Mathieu Névéol, fervent défenseur des instruments « de petits artisans » pense qu’une certaine liberté de composition et d’expression est l’essence même de cet art de la lutherie.

 

 A titre d’exemple, comparons deux conceptions, deux visions, deux façons d’aborder la création d’un violon :

 

L’un construit avec des filets qui ne sont pas réguliers, de même pour le détail des bords, deux ouïes complètement différentes et, qui plus est, des coins placés plus ou moins au-dessous des ouïes. Cette liberté d’expression incontestable lui confère une belle prestance, car sincèrement conçu et exécuté.

 

L’autre construit dans le respect d’une facture très soignée où la symétrie parfaite a été respectée. L’esthétique de cet instrument n’est pas désagréable, il a même une certaine allure, mais il n’a plus ce quelque chose d’indéfinissable qui faisait précédemment sa valeur.

 

 Tout l’intérêt de la construction artisanale, cette relative désinvolture avec laquelle elle est réalisée, est contenu là.

Il faut s’en souvenir.

Pour reprendre et citer un architecte, René Fontaine, ces phrases sont particulièrement explicites :

 

« Si ces maisons anciennes ont une âme, sans doute cela tient-il au fait qu’elles ont été l’œuvre commune de générations successives et d’individus nombreux, dissemblables, mais liés dans une seule et même communauté.

 

La leçon que nous donnent ces anciens villages mérite d’être retenue :

Le disparate aboutit au désordre et la répétition à l’ennui. Seule l’unité de composition, tempérée par la diversité d’expression, aboutit à la véritable harmonie. »

Les réflexions concernant l'équilibre entre la fonction et l'esthétique sont partagées par l'architecture, la lutherie et par d'autres arts.

 

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